Le ministre de la Santé et le secrétaire d’État au Numérique ont annoncé ce mercredi 8 avril réfléchir au développement d’une application sur téléphone pour freiner la diffusion du Covid-19. Je salue le projet du Gouvernement qui vise à se saisir – entre autres – d’outils numériques pour préparer au mieux la phase de déconfinement et ainsi éviter une nouvelle vague de contamination.

Cette réflexion s’inscrit dans un temps où la mise en œuvre d’outils numériques pour lutter contre le Covid-19 se multiplient dans le monde sous le terme générique de « tracking ». La Chine, Israël ou encore la Corée du Sud ont ainsi très largement eu recours à des applications dont le fonctionnement, plus ou moins intrusif d’un pays à l’autre, amène chacun à une réflexion éthique particulière.

Si un tel outil venait à s’avérer nécessaire, il est souhaitable que nous le développions nous-mêmes, plutôt que d’utiliser une application étrangère avec laquelle nous ne pouvons assurer la protection de nos données : il en va de notre souveraineté.

Si un tel outil venait à être utilisé en France, il se devrait bien évidemment de respecter nos lois et nos valeurs. Il convient de rappeler que nous disposons, tant au niveau français qu’européen, d’un cadre juridique exigeant en matière de protection des libertés individuelles et des données.

L’application STOPCOVID, basée sur le volontariat, fonctionnerait ainsi : lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistrera les références de l’autre dans son historique, le tout grâce à la technologie Bluetooth. Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne seront prévenus de manière automatique. Ainsi, les personnes concernées pourront se faire tester, et si besoin être pris en charge ou bien encore se confiner.

L’application n’enregistrera pas les déplacements des individus. Ici, les données seraient anonymes et effacées au bout d’une période donnée. Aucune personne ne pourrait accéder à la liste des contaminés, ni connaitre l’identité de son potentiel contaminateur. Car ce projet a pour unique but d’aider les Français à limiter la transmission du virus : les protéger, mais toujours en respectant leur liberté.

À ce jour, nous n’en sommes qu’à une phase exploratoire : la technologie et ses éventuelles limites sont en cours d’analyse. Il s’agit pour le moment d’examiner les opportunités qu’offre le numérique dans des crises telles que celle que nous vivons aujourd’hui. D’autres outils et solutions sont en réflexion : car c’est dans une stratégie globale de déconfinement que s’inscrirait l’application StopCovid.

Quoiqu’il en soit, avant de décider de la mise en œuvre ou non de cette application, le Gouvernement s’attache à initier le débat avec l’ensemble des parties prenantes. Car même une crise sanitaire d’une telle ampleur ne saurait mettre à mal nos principes démocratiques.

Contact presse : Valentine PARQUET, valentine.parquet@clb-an.fr

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